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I have a dream
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Que Kitché Manitou le Grand esprit guide nos pas sur la route de la vie
respectons sa création, notre Mère la Terre... et préservons-la afin qu'elle nous préserve...
"La destruction consciente, calculée, méthodique, officielle - et non point anonyme - de
la race rouge, de ses traditions et de sa culture... loin d'avoir été un processus inévitable... demeure en
réalité l'un des plus grands crimes et l'un des plus insignes vandalismes dont l'histoire ait gardé
le souvenir."
"L'homme blanc prétend que nous sommes belliqueux, alors que nous sommes pacifiques. Il nous traite de
sauvages, mais c'est lui qui est sauvage. Regardez cette coiffure de plumes d'aigle, il appelle cela
un bonnet de guerre. Bien sûr, nous l'utilisions autrefois pour la guerre, mais la plupart du temps,
nous l'arborions pendant les cérémonies rituelles, et pas pour aller au combat. Chaque plume représente
une bonne action, et ma coiffure en compte trente six. Elles n'appellent pas à la guerre, elles
montrent seulement qui nous sommes. De même, l'Homme Blanc appelle nos chants des chants de guerre,
mais il s'agit en fait de prières que nous adressons à Dieu. Il dit aussi à tort que nos tambours
sont des tambours de guerre, alors qu'ils nous servent uniquement à communiquer avec Dieu. Parler
de "tambours de guerre" n'a aucun sens pour nous. Quand il observe comment nos guerriers se peignent
le visage, il y voit encore des peintures de guerre. En réalité, ils ne se peignent pas pour se
battre, mais pour permettre a Dieu de distinguer clairement leurs visages s'ils sont appelés à
mourir. Comment, dans ces conditions, pouvons nous parler de paix à l'Homme Blanc, quand il ne voit
partout que la guerre ?"
Matthiew "Noble Red Man" King (Oglala)
Black Elk (Elan Noir) 1863 -1950

fut l'un des leader spirituel de la nation sioux et plus précisément
de la tribu des oglalas. Après les guerre indiennes qui décimèrent son peuple, lui
et quelques autres sorciers essayaient ou ont essayé de maintenir vivante la tradition
de ce peuple qui fut jadis si fier.
Né en décembre 1863, Black Elk, plus qu'un homme-médecine, fut considéré comme un Saint Homme
détenteur d'une Connaissance et de pouvoirs spirituels que seul acquit plus tard son
neveu Frank Fools Crow.
La parole de Black Elk ne résulta pas en un essai de plus sur l'ethnologie
et l'histoire de la civilisation sioux ; elle devint un message universel destiné à l'humanité ;
pour les Indiens, le livre de Black Elk et de John Neihardt devint, comme l'a dit l'écrivain
lakota Vine Deloria, la Bible des peuples autochtones d'Amérique du Nord.
Plus d'un siècle plus tard, la parole de Black Elk est encore vivante, elle nous parle encore,
dans notre monde aveuglé par l'égoïsme et le préjugé. En l'écoutant aujourd'hui, nous
commençons à rendre justice au peuple des Sioux, meurtri et sublime, toujours présent. "
Peinture de Léonard Peltier
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Parole
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de Black elk
Il parait qu'autrefois, nous étions civilises et instruits...
Nous, savions parler aux arbres et a toutes les plantes, au peuple ailé, aux quadrupèdes, aux êtres
rampants, aux mammifères et au peuple des poissons.
De plus, nous étions tous capables de communiquer entre nous [ ... ] nous formions un seul et même
esprit. C'est ce qu'on appelle être civilise, ou instruit. Et puis, nous nous sommes en quelque sorte
éloignes de cette connaissance pour devenir ce que nous sommes.
Black Elk (Chef Sioux)
«La deuxième paix est celle qui se crée entre deux individus, la troisième
et celle qui soude deux nations. Mais au-dessus de tout cela il vous faut comprendre que la
paix ne sera pas possible entre les nations tant qu'on ne sera pas convaincu que la véritable
paix - comme je l'ai souvent dit - se trouve au cœur même de l'âme humaine.»
Black Elk (Chef Sioux)
«Il y a longtemps, mon père m'a répété les paroles de son père : une fois, un saint homme
Lakota appelé Drink Water rêva de ce qui devait se passer. Il rêva que les quatre jambes
revenaient sur Terre et qu'une race venue d'ailleurs tissait une toile tout autour des
Lakotas. Et il dit: "Vous vivrez dans des maisons carrées, grises, sur une terre infertile..."
Parfois on en sait plus en rêve que lorsqu'on ne dort pas.»
Black Elk (Chef Sioux)
«Je peux me rappeler l'hiver du massacre des cent (1866) comme on se rappelle
un mauvais rêve qu'on a fait dans son enfance ; mais je ne puis guère distinguer ce que j'ai
appris étant adulte de ce que j'ai compris enfant. On dirait quelque chose d'effrayant dans le
brouillard ; c'est que l'époque était aux troubles et à la peur.
Je n'avais encore jamais vu de Wasichu et je ne savais pas de quoi ils pouvaient avoir l'air ; mais tout le
monde disait que les Wasichus allaient venir, qu'ils nous prendraient nos terres, nous extermineraient et qu'il
nous faudrait tous mourir au combat. Jadis nous étions heureux sur nos terres et nous avions rarement faim
parce qu'alors les deux-jambes et quatre-jambes vivaient ensemble comme une grande famille et il y avait
assez de tout, pour eux comme pour nous. Mais les Wasichus sont venus et ils ont fait de petits îlots pour
nous et d'autres petits îlots pour les quatre-jambes et ces petits îlots deviennent toujours plus petits
devant la marée montante des Wasichus, marée sale de tromperie et d'avidité. J'avais dix ans cet hiver-là,
quand pour la première fois je vis un Wasichu. D'abord j'imaginai qu'ils étaient tous malades, et j'avais
peur qu'ils n'engagent à tout instant le combat avec nous, puis je me suis habitué à eux.
Je peux me rappeler l'époque où les bisons étaient si nombreux qu'on ne pouvait les compter, mais les Wasichus
les ont tués tant et tant qu'il ne reste que des carcasses là où ils venaient paître auparavant. Les Wasichus
ne les tuaient pas pour manger ; ils les tuaient pour le métal qui les rend fous et ils ne gardaient que la
peau pour la vendre. Parfois, ils ne les dépeçaient même pas ; ils ne prenaient que les langues et j'ai
entendu parler de bateaux de feu descendant le Missouri chargés de langues de bisons séchées. Ceux qui
ont fait cela étaient des fous. Parfois, ils ne prenaient même pas les langues ; ils les tuaient simplement
pour le plaisir de tuer. Quand nous chassions le bison, nous ne le faisions que selon nos besoins.»
Black Elk (Chef Sioux)
"Je ne comprenais pas alors tout ce qui c'est achevé là. Quand je regarde maintenant vers le passé du
sommet de mon vieil âge, je peux encore voir les femmes et les enfants étendus, massacrés, les corps
jonchant le sol du ravin. Je les vois aussi clairement que lorsque je les ai vus avec mes yeux encore
jeunes, et je peux voir qu'autre chose est mort dans cette boue sanglante, enseveli dans la tourmente
de neige, le rêve d'un peuple à été brisé là. C'était un beau rêve, et moi à qui une si grande vision
a été donnée dans ma jeunesse, vous me voyez maintenant comme un vieil homme pitoyable qui n'a rien
fait, car le cercle de la nation est brisé, il n'y a plus de centre depuis longtemps et l'arbre
marqué d'une cicatrice est mort."
Black Elk (Chef Sioux)

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